Feeds:
Articles
Commentaires

L’ennui, avec le Canard Enchaîné, c’est que c’est tellement gros qu’on a parfois du mal à le croire. Ainsi, lorsque l’hebdo satirique décrit avec force et détail le contenu du repas d’adieu de Stéphane Duhamel, ex-pédégé de La Provence, viré avec Gilles Dauxerre, ancien directeur de la publication, par le nouveau propriétaire du journal, Philippe Hersant, repas organisé à la mairie par Jean-Claude Gaudin. Ce dernier lui a d’abord assuré qu’il n’était pour rien dans son départ. Le maire de Marseille, aidé en cela par Christian Estrosi, avait beaucoup milité pour le retrait de Lagardère de ses journaux du Sud (Nice Matin, La Provence, Corse Matin…) ne se traduise pas par l’arrivée du groupe britannique Mecom mais plutôt par celle de Philippe Hersant.

Et, en effet, le Hersant en question a tout de suite rassuré Gaudin sur sa docilité : il a ainsi embauché Bruno Genzana dans une de ses filiales, le gratuit Paru Vendu. Genzana n’est autre que le chef de file de l’UMP au Conseil général présidée par Jean-Noël Guérini, opposant socialiste à la mairie de Marseille. Dans la foulée, le décidément très compréhensif Hersant a recruté Guy Philip, ancien directeur de la communication de Gaudin, pour diriger le Groupe Hersant Médias (GHM), structure qui chapeautera les journaux rachetés à Lagardère. Bien entendu, que les esprits mal placés soient châtiés, l’homme en question n’aura aucun regard sur le contenu éditorial puisqu’il sera en charge du développement. Mais là, tout de même, la coïncidence est troublante.

A Marseille, il existait avant une presse d’opinion, un peu balourde, dont je vous conseille la lecture, histoire de balayer cette catin de nostalgie qui veut nous faire croire qu’avant c’était mieux. Pas une Une du Provençal sans que le Lion Defferre n’y jette un œil (maire de Marseille et, occasionnellement, ministre de l’Intérieur). On évoque le souvenir parfois avec une pointe de larme au coin de l’œil, pour poser le personnage. Le Méridional a été un torchis raciste sous l’impulsion de sieur Domenech. Mais la droite gaudiniste donnait elle aussi ses petits coups de fil pour tancer des journalistes récalcitrants. Et les supérieurs descendaient des étages pour recadrer la « charte » rédactionnelle : lui, c’est un ami ; lui, non… Un petit mot sur La Marseillaise où, quand le PC est tonitruant sur Marseille, la moindre virgule était pesée à l’angström par le comité central local. La liberté de la presse locale, c’était déjà du pipeau. Et même Le Pavé, que j’eus l’immense honneur de mener vers sa fin annoncée, dut faire, soyons honnêtes, quelques petites acrobaties sémantiques pour que les pouvoirs industriels et politiques ne retirent pas leur pub.

Aujourd’hui, à l’heure des fusions, la mise sous tutelle est plus pernicieuse. Car la presse locale n’est plus lue. Elle tient essentiellement grâce aux pages de pub. Alors, en arrière-fond, l’information est sous-pesée, les dossiers de fond expédiés aux oubliettes, les évidences contournées, etc. On regarde ailleurs. On évoque autour du café entre journalistes la chimère d’une presse courageuse qui ne serait qu’une presse normale. C’est ainsi. Les bons journalistes font autre chose, se convertissent à d’autres pratiques. Le champ est libre pour Hersant et compagnie. Le plus triste avec ce type d’infos publiés dans le Canard Enchaîné, c’est sa manière de couler, de passer, de ne rien accrocher au débat sur Marseille, comme si nous vivions dans une contrée profonde de la Sibérie et que le Canard Enchaîné avait du mal à y être acheminé. Comme si cet article intitulé « Gaudin joue déjà à la belote avec Hersant » dans l’édition du 30 janvier, posant un regard inquiétant sur l’état de la démocratie à Marseille, ne nous concernait pas. Comme si nous avions admis qu’il ne servait plus à rien de se battre pour s’occuper de cette petite proximité d’en bas de chez soi. Comme si nous avions admis que, du Canard Enchaîné ou de Jean-Claude Gaudin, le menteur, l’excessif, c’était le premier. A ce rythme, face à notre passivité, à notre pusillanimité, nous basculons progressivement, sournoisement, dans le non-débat, dans une presse camomille qui sert à endormir tout le monde, qui sert à anesthésier les antagonismes, qui sert à se convaincre qu’il ne sert à rien de s’exciter pour quelques arpents de dignité humaine gagnés sur les puissances de l’argent et des réseaux qu’elles alimentent. Les journalistes de La Provence font ce qu’ils peuvent. Le Syndicat national des journalistes s’est ému de l’article, a réclamé des garanties sur l’indépendance des journalistes. Ils font ce qu’ils peuvent, le minimum syndical (les journalistes de La Tribune s’étaient mis en grève).

www.m6info.frCe qui est étonnant, dans la stratégie de suroccupation de l’espace médiatique de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il ne se soit visiblement pas doté de spécialistes de la saturation d’exposition. Etre partout peut être bénéfique si et seulement si les résultats confortent ce bougisme.

Dans le cas présent, le côté faraud, un tantinet mariole de Sarkozy, du genre « je n’ai pas été élu pour ne rien faire », ce qui tapisse de poujadisme pour l’hiver tous les anciens présidents de la Ve en laissant supposer que ce n’est pas la difficulté de la tâche qui est élevée mais la molesse coupable de ces derniers, bref, Sarkozy a pris de vitesse… Sarkozy.

Etonnante inexpérience d’un homme qui a cru pouvoir dompter le temps politique, qui a cru, d’une certaine manière, que dire, c’était aussi faire… Bref, Sarkozy est pris à son propre piège. Et les résultats se faisant attendre, il risque fort de se retrouver dans cette situation paradoxale d’un choc fiscal espéré « désentimentalisé » avant même sa mise en œuvre (le 1er octobre).

Speedy Sarko va trop vite, même pour lui… Effet boomerang garanti : le peuple qui l’a porté aux nues attend les 3 % de croissance pour bientôt. Les effets de manche vont finir par ne plus suffire.

photo.sohu.comSi Dieu existe, il s’ennuie ces dernières heures. Il vient de rappeler Serrault, Bergman et Antonioni en l’espace de vingt-quatre heures. Des petits bouts de mémoire arrachés du présent qui ont déjà tant fait pour donner à l’humanité des raisons de ne pas désespérer. Les pauvres humains qui restent en bas n’en ressentent pas d’amertume : la mort surcharge le champ de la vie. L’industrie se chargera de nous fournir des compilations nostalgiques. Et l’automne au coin du feu crépitera avec talent. C’est ce qui fait la différence entre les grands hommes et les anonymes : ils nous ont tellement aidé à contourner la peur de la mort que leur mort n’en devient qu’anecdotique. Le cinéma, c’est la vie que nous n’aurons pas. C’est l’indifférence au réel, ce qui en fait un art révolutionnaire. Si vivre, c’est apprendre à mourir, ces trois grands noms du cinéma sont des bienheureux.

www.agoravox.fr/IMG/Sarkozy_manager.jpgLa stratégie d’ouverture de Nicolas Sarkozy révèle une ambiguïté fondamentale du débat démocratique : la mise à nu de l’artificialité des antagonismes martelés lors des campagnes électorales. Si l’ouverture est si facile à mettre en œuvre, c’est parce qu’elle s’appuie sur un non-dit souverain : au-delà des démarcations sur le bien-fondé d’une politique, les Français ont l’intime conviction que la monochromie programmatique dessert les intérêts collectifs de la France.

Certes, une action politique ou sociale s’arrime au corpus d’une école de pensée dont les racines dessinent une appartenance politique. Mais, pour une grande majorité de Français, cette unilatéralité idéologique, siège d’une seule et unique vertu agissante, n’a plus cours. Pis encore, elle est dangereuse. Ce ne sont plus l’UMP ou le PS qui détiennent les clés d’une réussite politique, mais un peu des deux. Et la présidentialisation rampante de nos institutions va, de fait, renforcer ce mode de gouvernance.

Bien entendu, il existera toujours des campagnes électorales, où la part démagogique (une forme de scénarisation du culturisme idéologique) se taillera une place toujours importante, mais les futurs vainqueurs à la conquête du Graal présidentiel seront ceux qui, à l’évidence, auront su faire résonner dans leur campagne la douce mélodie syncrétique.

Le comportement électoral des Français s’apparente de plus en plus à un consumérisme durable. Ces derniers ont universalisé d’une certaine manière le rapport qu’ils entretiennent avec un élu de proximité. Qu’un élu soit de gauche ou de droite relève de plus en plus de l’anecdote, pourvu qu’il soit habité par le bon sens, que les équipements publics répondent aux attentes, que les rues soient propres, que les problématiques sociétales soient inscrites dans des réponses ajustées aux craintes d’un pays qui craint plus la mondialisation que la Chine ! C’est ce besoin de maternage, de réassurance à travers un projet réunificateur que les Français apprécient dans le comportement stratégique de Nicolas Sarkozy. Et contrairement à ce qui est dit, le dépeçage en règle du PS est plus une chance pour ce dernier que le contraire puisqu’il va activer la nécessité d’un élan refondateur au sein d’un parti dont le logiciel n’a pas seulement dysfonctionné mais a été purement et simplement volé.

La seule question haletante aujourd’hui est la suivante : ce pari de l’œcuménisme parviendra-t-il à trouver sa matérialisation resplendissante dans les faits ? Le pari de la mixité idéologique est-il jouable dans une confrontation de partis menacée par l’effacement des distinctions ? Nicolas Sarkozy ne fait finalement que préempter une révolution mentale de la pensée politique de la France, rendue possible par l’échec du crypto-marxisme et la dureté doctrinale de l’hyperlibéralisme.

libertedexpression.skynetblogs.beLa funeste ambition du terrorisme mondialisé est d’insécuriser tous les coins du monde pour faire des touristes occidentaux des cibles privilégiés. Sur ce point, l’Internationale a échoué puisque le chantage à la peur, que ce soit du côté des autochtones ou de celui des touristes, n’influe que très modérément sur le comportement de la société du loisir. La menace terroriste appartient désormais aux classiques du fatum : nous voilà tous transformés en victimes potentielles de la folie des hommes.

En revanche, là où Al-Qaida et ses sbires ont sans doute réussi, c’est dans la mutation de l’homme moderne comme auteur possible d’actes terroristes. Nous sommes désormais 6 milliards d’humains potentiellement terroristes. Le profil sociologique des auteurs des attentats manqués de Londres accentue la brutalité de ce constat ; les médecins en question ne recoupent pas, tant s’en faut, la thèse définissant les auteurs des attentats comme de pauvres bougres facilement conditionnables parce que soumis depuis des lustres à la misère endémique. Cacher l’intention meurtrière derrière des profils bien insérés complique à l’évidence le repérage du passage à l’acte.

Cette réalité fait peser une lourde menace sur le dialogue intercivilisationnel. Il appartient désormais aux pays musulmans d’intégrer cette donne pour lancer in situ de vastes plans de lutte contre une misère que les élites négligent. La séduction terroriste sera d’autant moins opérante qu’elle sera contrainte par la construction d’un avenir possible à l’intérieur des frontières des pays concernés. Dans le cas contraire, l’enfoncement dans la misère entraînera une croissance du ressentiment dont les terroristes feront un prolifique terreau.

Dernier petit point : la Cnil a raison de s’inquiéter (c’est sa fonction) d’une surexposition de la sphère privée dans le développement important de la vidéosurveillance dans notre pays. Mais comment éviter ce recours orwellien face à une menace si diffuse, pouvant venir de nulle part ? Il faudra donc accompagner le développement de cette technologie utile par des sanctions impitoyables envers des représentants de l’Etat tentés d’en détourner l’utilisation à des fins de vampirisation de notre vivre ensemble.

www.insideweb3.fr Dans un bel élan corporatiste, la profession journalistique se braque : les blogueurs ne seraient que des sous-journalistes, incarnant une forme suspecte d’incandescence de la verbosité, expression d’un galimatias déqualifié de regards biseautés sur le monde tel qu’il va.

Pour avoir bien connu cette profession, je peux me permettre deux à trois constats un peu rudes :

1. Le sous-dimensionnement intellectuel, notamment dans la presse quotidienne régionale, de la caste journalistique est certainement plus inquiétant que la profusion « blogueuse » où l’on trouve tout et n’importe quoi (mais, comme au marché aux puces, faut avoir le flair).

2. Le journalisme de qualité requiert deux paramètres : la curiosité (l’intuition du dysfonctionnement, l’ambition de planter la plume dans la plaie) et le temps. Le temps est un luxe dans le journalisme. Le monde est si complexe que les journalistes ont besoin de prendre du recul sur le flux RSS d’un monde dont l’information d’il y a quinze minutes a déjà vieilli.

3. Le blog n’a aucune autre prétention que celle d’apporter un élément de lecture différent sur l’actualité « officielle ». D’ailleurs, les journalistes qui tiennent leur blog sont généralement plus libres et percutants que lorsqu’on les retrouve dans leurs habits officiels. Bien entendu, un article de l’ami Claude Askolovitch sur son blog restera « mieux » informé que celui d’un écrivassier comme ma pomme qui n’a ni accès aux lectures commentées des acteurs de l’événement abordé ni le temps de creuser le sujet (le blog est une activité amateure).

4. Cependant, ce regard venu en contre-champ produit parfois de belles surprises. Je suis souvent très étonné par la qualité des posts que je parcours. Nier le fait que le vulgum pecus n’ait pas les capacités intellectuelles de « juger » l’actualité révèle un étonnant poujadisme intellectuel de la part d’une caste qui se sent peut-être menacée et affiche un drôle de complexe obsidional.

5. Etre journaliste ne relève pas d’une certification. Il y a certes des écoles, elles tracent une voie royale dont je ne nie pas la nécessité. Il vaut mieux avoir fait Sciences-Po puis une école de journalisme pour espérer décrocher les rares places disponibles sur un marché du recrutement anorexique. Mais, toujours avec la petite expérience qui est la mienne, je crois très sincèrement que la curiosité prime sur la capacité d’expertise. Ce métier de passeur m’a appris une seule chose : les questions les plus bêtes sont toujours les meilleures car elles ont de fortes chances d’être celles que se posent les lecteurs. Se décentrer, voilà le substrat du journalisme.

Que la profession, donc, ne se fasse pas trop de soucis. Elle dispose d’un nombre important de journalistes de grand talent, peut-être un peu trop révérencieux mais la lecture d’une revue de presse complète confirme cette impression. Le blog relève d’une partie de campagne de journalistes en herbe, d’anciens journalistes qui veulent combattre efficacement leurs aigreurs, de poètes talentueux, d’écrivaillons osés, etc. J’y vois plus une créativité encourageante qu’une menace sur une profession aujourd’hui si tétanisée devant son avenir qu’elle en devient paranoïaque.

http://hebdo.parti-socialiste.frLe putsch a donc eu lieu. Il est venu d’un côté inattendu, d’un homme à l’élégance discrète mais ferme : Jean-Marc Ayrault. Celui qui est à la tête du groupe socialiste depuis dix ans a ainsi voulu démontrer que s’inscrire dans la durée n’est contre-productif que si les leçons de l’échec ne sont pas apprises par cœur.

Jean-Luc Mélenchon, dont le seul rôle aujourd’hui au sein du Parti socialiste est de colorer de saillies bien pensées les ambiances d’enterrement de la rue de Solférino avec une dose de cynisme carnassier, avait accusé Ségolène Royal de vouloir intenter un putsch lors du dernier conseil national du PS.

Eh bien, le putsch a eu lieu à l’extérieur, dans le cadre solennel de l’Assemblée nationale.
D’un seul coup, l’affirmation d’une volonté d’opposition, d’une envie de politique, est apparue. D’un coup, la gangue des métalangages socialisants s’est comme flétrie sous le simple assaut formel d’une geste que le peuple de gauche attend depuis belle lurette : l’art du pas de côté, le simple fait de se garer quelques minutes sur le bas côté parce que l’on sent bien que l’on s’est égaré, qu’il faut reprendre la carte de sa propre navigation.
D’un seul coup, les papys flingueurs des concélébrations systémiques du PS, les chefs de clans, les fossoyeurs du progressisme se sont tassés sur la photo. A force d’immobilisme, à force de psitaccisme, à force de mutité, la momification guette.

Par exemple, j’ai le plus grand respect pour l’excellence de DSK. Mais comment décrypter aujourd’hui le sentiment qu’il donne de laisser le vide redistribuer les cartes ? Le PS donne l’image troublante d’une communauté qui chute sans vouloir se rattraper à une branche. Ces hommes d’écuries doivent impérativement sortir de leur club, aller prendre un peu l’air, calmer les énergies jésuitiques de leurs vassaux. Ils s’abrutissent de leur propre génie. DSK est sans doute l’un des meilleurs économistes que compte ce pays. Et alors ? Qui le sait ?

Alors, bravo, Jean-Marc Ayrault ! Merci de faire naître des visages, des possibilités de réponses critiques au monde tel qu’il est, de rendre perceptible la possibilité de débats contradictoires sans lesquelles nos belles démocraties basculeraient dans de scabreuses homothéties antagonistes. Merci de sortir le PS de son misonéisme (peur de la modernité) papelard (1).

Le Parti socialiste ne doit plus cultiver l’ambiguïté schizophrène : il est progressiste ou n’est pas. D’ailleurs, le plus grand charognard de l’affaiblissement du PS, alias Nicolas Sarkozy, en a fait une chasse présidentielle : il a récupéré ce qu’il y a de plus moderne et d’enfreint dans cette gauche frappée d’hémiplégie.

Prochaine étape : passer de la nécessité de la refondation à l’instillation dans le débat public de propositions concrètes et audibles venues du cabinet noir. La matière critique existe, il suffit de la manufacturer…

(1) J’adore les mots, depuis tout petit. Longtemps, je les ai gardés dans une besace secrète, craignant le reproche de la préciosité. Puis je me suis dit il y a peu que la vitalité de langue française passait par l’incandescence de son formidable polymorphisme. Je vous donnerai donc les définitions pour sauver l’essentiel, à savoir la compréhension d’une démonstration. On « deale » comme ça ?

http://www.jacquesmarseille.frLongtemps accusée d’angélisme, la gauche a notablement évolué sur sa manière d’appréhender le vécu des Français. Elle sait aujourd’hui que l’insécurité est un agent actif de désaffiliation sociale ; elle a intégré que l’entreprise était l’indépassable allié d’une société apaisée ; elle a à peu près cerné le fait que la mise en place des solidarités actives au sein d’une société est le grand défi des prochaines législatures.

L’Etat protecteur est un savoir-faire français. Mais cet Etat est en crise pour la simple et bonne raison qu’il est, par essence, mouvant. Les Français de gauche, notion délicate à manier tant les sociotypies sont désormais branlantes, ont préféré le pacte crédible offert par un homme de droite. Pourquoi ? Nicolas Sarkozy est parti d’un constat simple : les Français ne souhaitent plus qu’on leur raconte n’importe quoi. Nous avons tous en tête le champ de l’ancien ministre de l’Intérieur en train de sermonner « la racaille » des cités. Qui était dans le contre-champ ? Une femme exaspérée. Nous sommes tous au regret de constater que la « racaille » existe dans les cités sensibles. Et pour être tout à fait honnête, j’ai souvent entendu des acteurs de terrain, issus des minorités visibles, tout aussi exaspérés, employer des mots beaucoup plus durs que Nicolas Sarkozy sur le sujet. Nous devons cette vérité à l’honnêteté du débat.

Mais la présence rongeante de cette « racaille » n’est pas en soi le problème principal. La difficulté est qu’elle règne en maître sur des quartiers où les référents économiques, associatifs, civiques et culturels ont déserté. Cette désertion en rase campagne est l’échec le plus symbolique de la gauche. Là où elle détient les pouvoirs locaux, elle n’a pas su se défaire de la logique de guichet destructrice de la politique de la ville, elle n’a pas su instiller de l’excellence politique pour qu’aux diagnostics de terrain les plus affinés correspondent des politiques d’une précision chirurgicale.

On ne cesse de dire et de répéter que la politique de la ville relève de la fine broderie. Les agents de l’Etat et des collectivités territoriales doivent être les représentants syndicaux d’un projet de vie validé par les habitants. La politique de la ville n’est crédible qu’à partir du moment où convergent les bonnes volontés de terrain et l’accompagnement humain et financier des pouvoirs publics. Si ce lien se distend, c’est l’ensemble de l’édifice qui s’écroule.

Comment vivent les 6 millions de Français parqués dans les cités sensibles ? Ils sont confrontés à un chômage récurrent, confrontés à l’inutilité sociale ; ils se marrent quand ils entendent dire qu’ils se vautrent dans l’assistanat alors que la moindre étincelle collective portée par un projet unifiant déclenche chez eux une soif de citoyenneté, de partage, de grégarisme.

Ces Français sont confrontés au mal de la délinquance des mineurs, « leurs » mineurs, « leurs » enfants. Et ils se marrent quand on les menace de supprimer leurs allocations familiales, comme si une telle mesure, d’une monstrueuse bêtise, allait activer une reprise en main éducative. Longtemps, ces parents se sont battus pour éviter le pire. Mais la drogue, la vie facile ont balayé leurs discours sur la prime accordée au mérite personnel. Pourquoi ? Parce que le père, perclus de rhumatismes, qui a tout donné à l’effort industriel de la nation, noie sa tristesse au bistrot et râle contre un système qui l’a mené au désespoir. Misérabilisme de situation ? Aller boire un petit café dans les derniers bars ouverts dans les cités sensibles, c’est très éclairant sur la perte de l’exemplarité paternelle.

Face à l’impuissance des pouvoirs publics, face à la démobilisation des acteurs associatifs, face à la désertion des femmes et hommes de culture, face au découragement organisé de l’audace, face aux dégâts causés par la désindustrialisation de la France, les cités ont renforcé leur décrochage. Les Français ont érigé des murs invisibles entre eux. Les uns ne vont plus là où les autres, incarnant une menace, vivent. Qui ne s’est pas dit, une fois dans sa vie, « comment font-ils pour vivre là » ? Qui ?

C’est sur ce terrain que la gauche a perdu la dernière élection présidentielle.

Oui, c’est l’emploi du mot « racaille » qui a permis à Nicolas Sarkozy d’être élu. Pourquoi ? La gauche aurait du promouvoir l’idée de la mise en place, dans tous les quartiers prioritaires, d’agence de cohésion sociale de proximité (logement, éducation, insécurité, etc). A la tête de l’agence, l’élite de l’Etat, pas un petit sous-préfet mal dégrossi et n’avançant qu’avec le Code général des collectivités en main comme référence absolue. Non, une femme ou un homme investi de la mission de « dégadgétiser » la politique de la ville. Son rôle ? De l’anti-tapisme permanent ; identification des dysfonctionnements dans la création d’une dynamique vertueuse de terrain ; mise en place de programmes de développement économique dits de micro-activités en lien avec les chambres de commerce et les représentants du patronat (commerces de proximité mais aussi entreprises de service à la personne) ; alerte sur les progressions d’insécurité sur le terrain avec renfort immédiat de personnel mobile (policiers et éducateurs de rue) ; réinscription de grands projets culturels et éducatifs de terrain. Le « patron » du territoire sera sommé de venir rendre des comptes sur son bilan, devant la population et les responsables politiques. En situation de mission, tout échec ou bilan mitigé entraînera sa destitution immédiate (la patience des cités a des limites). Mais, face à la difficulté de la tâche, il pourra exercer sa propre défense en pointant les errances administratives de l’Etat et des collectivités territoriales. Les pouvoirs publics doivent passer d’une politique d’affichage, de saupoudrage, à une démarche dynamique sanctionnée de succès visibles et renouvelée en permanence.

Ainsi soumises à un harcèlement permanent positif des pouvoirs publics, les cités se régénèreront de l’intérieur. Car il faut d’abord réactiver la confiance de ces femmes et de ces hommes montrés depuis trente ans comme des rebuts.

Bien sûr, il est facile, d’un petit blog bien chiadé, d’asséner des « faut que » et des « y’a qu’à ». Je l’entends. Mais qui pourra contester l’idée que l’absence d’autorité des pouvoirs publics dans les cités est la cause essentielle de leur perte ? Qui pourra contester qu’une femme ou un homme habité du sens de l’Etat, déterminé sur les objectifs à atteindre, libre de dire, d’accuser, de bafouer ce ridicule devoir de réserve de la fonction publique, ne se projetterait pas dans un tel projet avec une foi décuplée ? Dans les cités sensibles, il faut des soldats de la cause républicaine perdue. Des pitbulls chargés de pointer un doigt accusateur sur les défaillances sans risque d’être abattus par le chef de service et affichant en permanence le chemin à suivre pour rendre la vie meilleure. La translucidité inouïe de la gauche sur ce terrain a donc entraîné la défaite de Ségolène Royal. Parce que le réformisme de gauche ne doit plus seulement puiser son essence dans les mots valises de la vacuité rabâchée mais sur le terrain des possibles.

http://www.medef.frLors de l’université d’été du parti socialiste en 2006, Lionel Jospin, ancien Premier ministre, aujourd’hui voué aux gémonies, définissait un cadre d’avenir pour le Parti socialiste : « Nous sommes de la longue lignée des socialistes réformistes. Réformer, c’est corriger, c’est changer en mieux. Mais que doit-on corriger et où est le mieux ? »

A cette question, aucune réponse n’a été apportée aujourd’hui. Le Parti socialiste se fait déborder de toutes parts par un Nicolas Sarkozy adepte de la triangulation (chasser sur des terres supposées ennemies…). En amputant une grande partie des thèmes de gauche, il rend un service utile au Parti socialiste : la nécessité de l’explosion, du grand big-bang refondateur et restructurant.

Je lance ici un appel aux Manuel Valls, Malek Boutih, Vincent Peillon et autres pour qu’ils s’émancipent définitivement d’un parti qui a atteint un tel niveau de décrépitude qu’il se réjouit d’un ressac rose aussi illusoire que fragile. J’ai beaucoup d’admiration pour Aurélie Filepetti dont j’ai apprécié les livres. Mais, à l’entendre dimanche soir dans l’émission Ripostes de Serge Moati, j’étais prêt à lui envoyer une bouée pour éviter qu’elle ne se noie dans l’indescriptible fragilité des propositions socialistes. Elle n’est pas en cause mais elle incarnait, à ce moment précis, ce qu’est aujourd’hui le PS : un mouvement translucide, de riposte, sur la défensive.

Je fais le pari qu’aucun habitant de ce pays ne serait en mesure de citer trois propositions claires du PS pour améliorer leur quotidien (une seule, d’ailleurs, ce serait bien). Et quand j’entends que Ségolène Royal n’a porté qu’avec des pincettes la proposition d’un Smic à 1 500 euros brut, parce que la proposition tenait de l’insulte à l’intelligence, je me dis que le grand guignol a été atteint, surpassé même. J’attends deux à trois choses du PS rénové :

1. Qu’il tourne le dos une bonne fois pour toutes avec la gauche messianique, autrement appelée radicale, dont certaines idées sont justes mais immédiatement plombées par l’irréalisme d’autres qui suivent. La gauche radicale veut la révolution. Elle se produira, peut-être, un jour mais sans les grandes entreprises qui auront pris le large depuis fort longtemps.

2. Que les rénovateurs sincères se réunissent dans une structure nouvelle, en acceptant l’idée de ne pas être élus dans les prochaines années. La machinerie socialo-étatiste leur barrera le chemin pendant quelques temps mais la force d’inventivité des rénovateurs débordera les chefferies locales et les officines pachydermiques plus rapidement qu’on ne l’imagine. Le PS n’a pas le monopole du socialisme rénové.

3. Que les rénovateurs enhardis mettent en face de chaque réalité sociale des mots ancrés dans le réel pour y faire figurer des programmes adaptés aux défis du siècle. Que la pédagogie reprenne ses droits, expurgée de tous les mots valises à la con, teintés d’un égalitarisme auquel même les plus pauvres ne croient plus.

Pour retrouver le chemin de l’efficience, le PS actuel doit déposer le bilan et laisse place à cette jeunesse déconnectée de tous les tabous qui font du PS français un lieu de germination de toutes les schizophrénies.

http://www.rfi.frUn lecteur attentif de ce blog –qu’il en soit remercié- m’interroge sur la satisfaction que j’éprouve et que j’entends partager avec d’autres d’un gouvernement où les femmes et les minorités visibles trouvent enfin une représentation en harmonie avec la place qu’elles occupent dans la société.

Mon féminisme s’origine dans l’absurdité archaïque d’une représentation politique otage d’un système de renouvellement inadapté aux exigences de la société. Il va de soi qu’une Fadela Amara me paraît mieux à même de trouver des solutions aux problèmes récurrents des banlieues qu’un énarque dont je ne préjuge pas les qualités mais dont le corpus intellectuel n’est pas adapté à la perception d’un monde hypersensible que l’étrécissement du vivre ensemble éloigne de plus en plus de l’analyse.

Nous devons revenir à la base du politique. Le politique est un lieu d’impulsion de projets, de captation des réalités vécues que l’administration d’Etat, dans son extrême complexité, doit intégrer à des fins de résolution. Tant que ce trajet vertueux de l’acte politique demeurera, l’espoir de changer la vie persistera. Le fatalisme est un cancer de notre démocratie. Les parties de la civilisation qui renoncent à l’exercice de leur liberté trouvent généralement dans l’enfermement communautaire et la violence frustrée envers l’autre, cet ennemi total aux contours informes, le seul exutoire à leur délaissement.

La société française est riche de ses diversités ; il s’agit d’une banalité rousseauiste, penseront certains. Mais le rappel de cette évidence ramène toujours au même constat : cette diversité ne reste qu’une statistique formelle tant qu’elle ne trouve pas, au plus haut niveau de l’Etat, sa concrétisation. Le recours à une forme stupide de quotas ne fait que pointer la pusillanimité de nos gouvernants jusqu’à ce jour, apeurés à l’idée de promouvoir l’excellence de composantes sociales dont l’empressement qu’ils mettent à dénoncer la stigmatisation manque à l’évidence d’authenticité.

Oui, bravo, six fois bravo, à Nicolas Sarkozy d’avoir su faire marier la France telle qu’elle est avec la France gouvernante. Ce courage, à l’heure où il se déploie, fustige la lâcheté de la gauche, obnubilée par la peur de voir une telle ouverture renforcer l’impact du Front national.

Pour l’heure, bien sûr, il ne s’agit là que d’une photo officielle. Et le rôle des femmes des minorités visibles consistera justement à ne pas se laisser enfermer dans la gadgétisation du symbole qu’elles portent, malgré elles. Pour Rachida Dati, le problème est réglé : un Garde des Sceaux n’a pas vocation à faire de la figuration dans un gouvernement. Pour Rama Yade et Fadela Amara, le pari est plus risqué : il faudra être ferme face à cette main tendue… La bonne santé d’une démocratie se mesure à l’aune de l’harmonie effective de sa représentation.

Il ne manque plus à Nicolas Sarkozy qu’à déployer une plus grande voilure proportionnelle pour traduire le souhait des Français d’une représentation politique équilibrée à tous les niveaux de l’action publique pour que la boucle soit bouclée. De pratiquer l’ouverture qu’il a affichée dans la constitution de son gouvernement à tous les niveaux pour que la voix du peuple, par bonheur multiforme, soit prise en compte ; pour que la démocratie ne se résume pas à un gagnant omnipotent et à un battu accablé lorsque l’on sait que le choix du pays se joue à quelques centaines de milliers de voix près. La réforme de nos institutions passe par ce plus grand ajustement entre les désirs d’un peuple et les modalités de leur mise en œuvre.

jcdurbant.blog.lemonde.frNicolas Sarkozy ressent-il une certaine fascination face à la gauche, ou, en tout cas, face à cette partie de la gauche qu’il a décidé d’intégrer dans « son » gouvernement ? A l’évidence, oui.

Jacques Attali, ami de vingt-cinq ans du nouveau Président, confie à quel point ce dernier était admiratif de François Mitterrand. Nicolas Sarkozy aime cette gauche dont l’audace réformatrice peine à s’affranchir du surmoi marxiste.

Les querelles paralysantes à gauche lui ouvre un champ d’exploration sans fin. Enferrée dans des batailles moyenâgeuses sur la définition de son projet pour les vingt ans à venir, empesée par le poids des baronnies locales, vieux reste de l’artificiel dogme démocratique du choix militant (le poids des cartes), prise de vitesse par la modernité sociétale de Nicolas Sarkozy, n’hésitant pas à donner une réelle visibilité à la France telle qu’elle est, la gauche socialiste risque de causer de nouvelles désillusions dans les prochains mois tant qu’un discours fondateur, déclic, ne produira pas le même effet mobilisateur que les gages donnés par Nicolas Sarkozy à la performativité de cette diversité.

Dans son for intérieur, Nicolas Sarkozy sait que le réformisme de gauche est soluble dans un programme qui ne renierait pas ses fondations libérales. Pour lui, l’opposition droite-gauche est en phase de disparition. Sur les principaux sujets de société, des convergences se dégagent, au-delà même des discours qui peuvent crisper les oppositions.

Cette voie étroite, choisie contre son propre camp, dont certains manifestent une sonore mauvaise humeur, est celle de la triangulation : aller chercher chez son adversaire des idées et des personnalités pour les incarner qui ne modifient en rien le socle du projet présidentiel (il suffit de comparer les programmes présidentiels pour identifier de nombreux consensus sur de nombreux sujets).

Il ne s’agit pas de cautionner le débat tendant à prouver que la droite et la gauche disent la même chose. Mais plutôt de démontrer que la réussite d’une politique ne passe pas par l’opposition entre deux camps. Nicolas Sarkozy mise sur le pari suivant : les Français ne sont plus attachés à la sacralité de l’opposition politique et pressentent intuitivement qu’une politique centripète est plus efficace qu’un enfermement idéologique.

http://www.diplomatie.gouv.frLe 6 mai au soir, lors de son premier discours de vainqueur de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a exhorté les pays méditerranéens de l’Europe à s’unir pour donner une impulsion nouvelle à la construction euroméditerranéenne. Pour Nicolas Sarkozy, il est temps de sortir de l’enlisement du processus de Barcelone. Initié pour dynamiser l’espace économique entre les deux rives, ce processus a déçu les attentes des pays du Sud.

Récemment, de passage à l’Elysée, Romano Prodi, président du Conseil italien, a convenu avec son homologue français de se pencher sur ce projet d’union de la Méditerranée. Avec un enthousiasme communicatif : « Nous allons proposer aux sept pays dits euroméditerranéens de donner vraiment une signification au niveau opérationnel à la politique de la Méditerranée, qui est prioritaire dans notre action commune ». Outre la France et l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal, Chypre et Malte devront prochainement se prononcer sur cette convergence franco-italienne.

On peut espérer qu’une telle ambition confère à la région Paca et à ses villes phares (Marseille, Toulon, Nice) une place essentielle dans la mise en œuvre de ce projet. Les collectivités territoriales et les communes ont déjà pris l’habitude de travailler avec leurs homologues de l’autre rive. Et leurs efforts seront décuplés par l’affirmation, au sein de l’Union européenne, d’une primauté euroméditerranéenne.

Obsédée par l’intégration des pays de l’ex-bloc soviétique, l’Europe a délibérément penché vers l’Est ces dernières années. Il est grand temps de changer le centre de gravité de l’Europe. Entre les deux rives, les liaisons, inscrites dans la durée, sont marquées du sceau de la confiance. A un moment où les entreprises de Paca expriment leurs réticences sur l’eldorado chinois, où l’hyperactivité économique de la Chine se traduit par une balance du commerce extérieure très netttement favorable à cette dernière, les attentes respectives du sud de l’Europe, du Maghreb, du Proche et du Moyen Orient sont en mesure de satisfaire les acteurs économiques des pays concernés.

Au-delà de l’ouverture économique, cette nouvelle dynamique euro-méditerranéenne aurait pour effet d’inviter les pays du sud en conflit à s’emparer de la perspective concrète de lendemains meilleurs.

D’ores et déjà, les édiles locaux doivent construire les fondations d’une région Paca capitale d’une Euroméditerranée renouvelée, inscrite dans une évidente cohérence géostratégique. La région Paca a tout à gagner du déplacement de l’épicentre de l’Europe vers le Sud.

Nous aimons tous les surprises. A la Noël, le jour de son anniversaire, de la fête des pères. Là, le Président nous gâte : Jean-Marie Bockel (PS), Rama Yade, Bernard Laporte, Fadela Amara, etc. On dirait presque un gouvernement de gauche que la gauche n’a jamais su faire. Mais maintenant, c’est la fin de la récré. Tous au boulot.

Le grand spécialiste de la génétique qu’est Nicolas Sarkozy savait très bien que l’on pouvait naître à droite et vivre à gauche le temps de se rendre compte que l’on s’était trompé. S’il n’y a que les imbéciles qui n’évoluent pas, alors, il y a en effet de moins en moins d’imbéciles dans ce pays.

La seule question que je me pose est la suivante : si Eric Besson, Fadela Amara ou encore Jean-Marie Bockel ne pouvaient plus exprimer leur sensibilité au sein du Parti socialiste, dans quel état est aujourd’hui ce parti ? Comment se fait-il qu’un homme de droite soit à l’origine de l’intégration de trois femmes des minorités visibles dans le gouvernement, et pas à des postes de simple témoignage ?

Il est donc dit que le Parti socialiste doit faire sa mue réformatrice. Mes chers amis, le chantier est immense car des lâchetés de la gauche, Nicolas Sarkozy a su faire des atouts.

Je suis finalement fier de mon pays ce soir : deux Arabes, une Noire, femmes en plus… On s’approche enfin de la vraie représentation de notre pays.

www.20minutes.frJuste un petit mot de réconfort à Alain Juppé. Il y en a marre en effet de ces journalistes réunis en essaims d’abeilles autour d’un bol de miel, poursuivant la proie politique afin qu’elle lâche un mot qu’elle n’avait pas envie de dire. Marre de ces journalistes compactés autour d’une personnalité, chassant le mot, la saillie, le pétage de plomb, pour combler le vacuum ambiant des dîners hexagonaux du soir devant le JT qu’on ferait bien de fermer.

A la place de Juppé, je me serais peut-être énervé, en en virant une aux mouches têtues. Les journalistes devraient se poser la question : quand quelqu’un se refuse à un commentaire, pour des raisons qui lui appartiennent, le fait d’insister relève à leur avis de quel caractéristique : impolitesse, harcèlement, mauvaise éducation. En disant « si je pouvais crever, vous seriez contents » ou quelque chose comme ça, qu’a-t-on appris de plus sur le retour raté d’Alain Juppé, qu’il traite d’ailleurs avec une certaine dignité. Les journalistes, dont l’image est bien mal en point, auraient intérêt à éviter de se vautrer dans ce ridicule.

telepublique.blogspirit.com

 Je découvre avec stupéfaction ce matin que l’émission de Daniel Schneidermann, « Arrêt sur image » sur France 5, s’arrêtera la saison prochaine. Et que, dans la foulée, « Ripostes » passerait aussi à la trappe (animé par Serge Moati).

Si cette double information devait se confirmer, il va de soi que tous les amoureux du débat, du décryptage, de la polémique, du vertige réparateur de la confrontation, bref, de cette liberté hugolienne, de ce sel voltairien, où droite et gauche, centre, milieu, extrêmes, fachos, beaufs, noirs, blancs, rouges, cons, pas cons (nous sommes tous les cons de quelqu’un d’autre) qui se retrouvent à un moment précis sur une même unité de temps pour échanger leurs certitudes, confronter leurs erreurs, s’enferrer ou se dédouaner, se sauver ou s’entêter, à partir des faits, de la vérité introuvable, etc., oui, il va de soi que nous ne devons pas laisser passer cela. Je ne sais pas comment.

En organisant des Grenelle ou des Etats généraux de la liberté de la presse, en manifestant dans la rue, en pétitionnant à gogo, etc. Je ferai la même chose si Skyrock, de la même manière, était menacé de fermeture alors que je trouve cette radio de « d’jeuns » profondément débilitante (mais ne l’étais-je pas à quinze ans lorsque j’agitais ma crinière calamistrée devant les gonzesses à la peau abricotée pour en extraire le suc).

www.imedias.bizCher Daniel, cher Serge (excusez cette familiarité), je suis partant pour dire tout simplement « non » à ce qui ressemble, mine de rien, à une première réplique de l’enrégimentement sarkozyste de la liberté d’expression.

Il faudra que les Pdg du service public rendent des comptes à leurs abonnés civiques sur cette décision qu’un Hugo Chavez n’aurait pas renié. Ah, certes, en France, on sait mettre du bolduc autour des truanderies les plus cyniques. Ah, certes, le Hugo Chavez a trop la grinta d’un révolutionnaire en chambre pour ne pas profiter de l’occasion pour décocher quelques formules clownesques qui le rendent pathétiques. Mais en France, les meurtres se font dans les salons feutrés de la République tentaculaire. Osons ne pas accepter l’inacceptable.

Je ne suis ni un baba béat ni un Schneidermannôlatre ou un Moatiste chauvin. En tant que journaliste, je dis Ya Basta (tiens, ça me rappelle ma jeunesse…), je me dis que le décrochage entre la réalité vraie (pléonasme de circonstance, quand la réalité est distordue, il faut la renommer en édictant la charte de son évidence) et le reflet dans les médias prend une tournure anamorphique très dangereuse. Daniel, Serge, on s’appelle, on grogne, on réagit. Et vite.

Pour signer la pétition : http://arret-sur-images.heraut.eu/

guy4you.bleublog.chLe rebond qualitatif de la gauche au deuxième tour de l’élection législative comporte le risque de différer l’examen de conscience qui s’impose au vu notamment de cette réalité qui n’aura échappé à personne : la droite a bel et bien gagné.

Il ne s’agit pas de jouer les « casseurs » d’ambiance mais de fixer le paysage tel qu’il est. Ce retour au réel s’inscrit dans la continuité d’une démarche méthodologique : pour redevenir un parti en capacité d’incarner une alternative, tant locale que nationale, le Parti socialiste doit faire l’effort douloureux d’examiner les raisons de son échec. Cette démarche réclame une certaine dose de courage car elle risque d’appuyer sur des points douloureux.

Les observateurs les plus avisés ont insisté jusqu’à satiété sur l’absence d’un discours porteur des valeurs de la gauche. Cette critique est injuste sur le fond (le pacte présidentiel de Ségolène Royal comportait à l’évidence des éléments de révolution sociétale) mais juste sur la forme : plus que jamais, le temps hypermédiatique valorise le dire politique en circonscrivant l’agir politique.

Il faut s’interroger sur deux segments simples du débat cathodique surexposé tel qu’il s’est déroulé : Nicolas Sarkozy a réussi à capter les attentes du peuple français sur une revalorisation du travail (mécanisation du principe de la méritocratie, très en vogue dans un pays scindé entre les gagnants des 35 heures et les perdants de la mondialisation) et sur un travail de sape visant à démonétiser le principe de réalité tel que la gauche le conçoit.

Il a réussi la performance de faire passer la gauche pour l’incarnation d’un conservatisme forcément dangereux dans un monde dont la France semble ne pas détenir les clés des mutations rapides qui s’y déroulent. Les Français ont considéré que le discours musclé, réparateur de Nicolas Sarkozy était mieux à même d’opérer le déclic qu’ils attendent.

Dans un contexte où le modèle social français est caricaturé, désigné comme le mal absolu alors que les Français bénéficient à l’évidence des services publics les plus performants au monde (voir le film de Michaël Moore, Sicko, sur le système de santé des Etats-Unis), l’opinion a souhaité faire un pas en avant en espérant une déconstruction habile dudit modèle.

Cette confiance accordée au Président de la République procède d’un malentendu : ce vieux modèle raillé, dont il est de bon ton de fustiger les défaillances, fait l’objet d’une véritable vénération des classes populaires et moyennes. C’est notre totem commun. La France n’est pas l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni. Les populations de ces deux pays sont prêtes à faire des sacrifices (augmentation de la TVA de trois points en Allemagne, conditions drastiques imposées aux chômeurs au Royaume-Uni pour retrouver vaille que vaille un emploi) que les Français n’accepteraient pour rien au monde.

L’irréformabilité de la France relève de l’aporie (difficulté insurmontable) : notre pays n’accepte pas de perdre pour espérer gagner plus. Elle tient à sa protection sociale. Elle chérit son tryptique républicain « Liberté, égalité, fraternité » comme les Turcs chérissent leur laïcité. Les Français donnent mission à nos gouvernants de trouver une position médiane entre un Etat protecteur et la mise en place des conditions pour enclencher le cercle vertueux de l’entreprise France.

Comment ? Beaucoup d’experts pourraient jeter l’éponge face à ce défi hymalayen. La seule voie qui me paraît pertinente passe par la réconciliation entre les corps intermédiaires (syndicats, associations, partis…) et les gouvernants afin de dénicher, dans un dialogue permanent, les solutions d’une équation gagnant-gagnant. J’ai la conviction que ce chemin, forcément tortueux tant les blessures, les anathématisations subies ou échangées d’un camp à l’autre relèvent du sport national, peut entraîner d’heureuses surprises.

Prenons le cas du port de Marseille. Je suis convaincu que les esprits sont mûrs pour que des personnalités transfrontières puissent prendre le temps de concilier deux discours perclus de formules à l’emporte pièce, trop fortement pollués par des items claquemurés, opposition entre « sauvegarde du service public » et « renforcement de la compétitivité économique du port ». Pourquoi ces deux pôles resteraient-ils inconciliables ? N’existeraient-ils pas une ou deux convergences entre patronat et syndicats à partir desquelles le commencement d’un cheminement pourrait poindre ?

Autre exemple : la réforme ou la suppression de la carte scolaire. La priorité ne devrait-elle pas aller vers une refonte des modalités de carrière d’un professeur pour éviter que les plus expérimentés soient affectés dans des lycées prestigieux alors que les débutants se trouvent souvent dépassés dans des contextes difficiles et lourds ? Pourquoi ne pas généraliser certaines méthodes pédagogiques qui ont montré leur efficacité dans les zones sensibles ? Pourquoi ne pas donner plus d’autonomie à ces professeurs inventifs, dont il faut valoriser l’envie de contourner le désastre que représente l’échec scolaire pour un enfant ? Comment amortir le choc de la désafiliation sociale dans les établissements scolaires forcément exposés à des fragilités sociales plus grandes (elles sont a priori plus vives lorsque le chômage et l’oisiveté dominent que lorsque la stabilité financière et familiale est assurée) ?

Le temps des pratiques administratives est à l’audace. Il faut donner mandat aux plus inventifs d’aller au bout de leur réformisme plutôt que d’accepter un statu quo figeant les rancœurs et les échecs dans la durée. C’est sur ce terrain de l’inventivité progressiste qu’il faudra avancer pour que la gauche redevienne crédible auprès des Français dans une période de maturité civique et démocratique très forte.

Ces derniers ne sont pas aquoibonnistes. Ils veulent s’engouer pour des solutions crédibles, issues d’une analyse contradictoire de la réalité, où les fausses-bonnes solutions seront ramenées au simple témoignage d’une fidélité hériditaire.

Les Français sont désireux de discours effectifs. Ce constat imposera à la gauche une révolution interne, tant dans la rénovation de son discours que dans ses pratiques.

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13497

Tel Galilée, François Bayrou considère que la vie politique française est naturellement vouée à tourner autour du centre qu’il incarne. Il se considère comme visionnaire. Comme tous les fous géniaux, il suscite réserves, critiques, abominations.

Ségolène Royal continue de croire que le vrai déploiement du centre se fera lorsqu’il se sera légèrement déporté vers la gauche moderne qu’elle entend promouvoir. Nicolas Sarkozy, lui, a tiré un trait sur le troisième homme : il veut sa disparition.

Le Modem est un point de convergence. Donc un lieu de cacophonie naturel. François Bayrou ne peut le dire de cette façon mais cette polyphonie ne le gêne en rien. Il aime voir les ex-Verts gambader avec Ségolène Royal. Il n’en voudra pas à un ex-UDF-d’avant d’inviter « ses » électeurs à voter pour un UMP bien charpenté. Et recourent au langage des signes pour signifier son état d’esprit du moment.

La clairvoyance d’une Marielle de Sarnez éclaire lumineusement un joli tango politique : pas de consigne politique mais l’affirmation d’un désir de pluralisme dans la future assemblée.

Sur le propre secteur de François Bayrou, le candidat UMP se retire, ce qui montre que la fatwa édictée par le grand manitou UMP est diversement appréciée sur le terrain. Bref, je le dis et je le répète, François Bayrou n’a qu’un seul et unique horizon dans la mire : Lui et 2012.

Autre intelligence de situation : il considère que l’électorat n’est pas un cheptel que l’on guide à travers les pâturages les plus fournis selon les soubresauts calendaires. Il le responsabilise, ne veut exercer sur lui aucune forme d’OPA. Le temps des magistères est fini. Ni Dieu, ni maître, ni gauche, ni droite : le Modem cherche à coloniser le centre.

Et si la gauche ne se refonde pas rapidement, François Bayrou sera au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012, porté à la fois par les classes moyennes excédées par le discours involutif du PS et sa bonne image en construction dans les cités populaires de l’hexagone.

Une question se pose donc et je suis sûr qu’elle a traversé votre esprit : et si Ségolène Royal rejoignait le Modem ?

http://www.michel-lafon.fr/img/thumb_1137127386_le_livre_de_la_gauche_franz.jpg

 J’ai entendu pas mal d’inepties, ces derniers jours, pour rester poli. J’ai trouvé très surréaliste cette exhortation quotidienne au refus d’une majorité massive UMP. Chaque homme de gauche s’affolait de la vague bleue annoncée. Mais à qui était destiné ce discours ? Aux électeurs de Sarkozy ? Cohérents, ils ont renouvelé leur vote. Aux électeurs de Royal ? Déçus, ils ont moins voté que pour la présidentielle.

Le bel élan civique de la présidentielle est donc trop frais dans l’esprit des plus jeunes des cités. Il faudra qu’ils apprennent, à l’instar des clubs de supporters de foot, qu’une équipe doit être supportée surtout lorsqu’elle est en difficulté.

Quant au score du Modem, je le trouve parfaitement cohérent avec la démarche de François Bayrou : l’hypercentre s’installera dans la réalité politique française le jour où Bayrou sera au deuxième tour de l’élection présidentielle. En attendant, le schéma se fait sur la bipolarisation. Si la gauche ne se renouvelle pas dans les prochaines années, François Bayrou sera au deuxième tour en 2012.

Une autre référence m’a quelque peu désarçonné : je serai curieux de retrouver les discours de François Mitterrand en 1988 lorsque, si j’en crois certains politologues, il invita ses propres partisans à ne point trop en faire en ne lui offrant pas une majorité écrasante. Comment cette bizarrerie politique s’est-elle mise en place ? Quelqu’un s’en souvient-il ?

Pour la gauche, il reste une petite semaine à tenir autour de la dépouille de ses faiblesses. Ensuite, il faudra se mettre au travail en respectant un certain nombre de points :

1. Eviter de tomber dans le jeu de l’hyperprésidentialisation de Sarkozy. Le Président de la République sera sur les écrans tous les soirs. Pour lui, c’est une campagne électorale en boucle, une vampirisation de l’espace médiatique. Je conseille au PS de se mettre en retrait pour éviter le piège avec intelligence : ce n’est pas avec une simple stratégie d’opposition que le PS sera en mesure de l’emporter en 2012 mais avec un projet propre, audible.

2. Nommer les avancées en termes de clarification. Mener rondement cette auto-critique que les Français se sont chargés de faire puisque le PS regardait ailleurs.

3. Donner un sens symbolique fort au renouvellement espéré : lutter contre les cooptations systémiques, favoriser le retour du débat dans les sections en invitant les intellectuels et les experts à façonner un projet de société tourné vers 2020, changer de posture…

4. Lister les réussites concrètes, dans le secteur associatif, au sein de la société civile, dans les pays européens, pour tisser, au fil des jours, un projet de société réintégrant l’humanisme dans le libre échangisme économique.

Car le Parti socialiste n’a pas seulement perdu une élection en 2007. Il a perdu une perspective de l’avenir, un manuel pour l’appréhender.

http://argoul.blog.lemonde.fr/files/bayrou.jpg

C’est une partie importante qui se joue ce soir dans les locaux du Modem. François Bayrou, entouré de ses proches collaborateurs, va donc décider de la stratégie à suivre pour le deuxième tour des élections législatives.

Quelles consignes de votes donnera-t-il dans les circonscriptions où le Modem ne peut se maintenir ? Si l’on suit le raisonnement de François Bayrou, la farouche et authentique indépendance prônée par le Modem se traduirait donc par des soutiens à géométrie variable (UMP et PS) en direction de candidats bayrou-compatibles.

Mais, le risque d’une assemblée monochrome assez élevé, tendance bleue, devrait le pousser à ne soutenir exclusivement que le Parti socialiste, dans le cadre d’un accord de réciprocité. Ce choix constituerait un tournant dans la stratégie « niniste » de Bayrou.

L’UMP ne manquerait pas de fustiger sa dérive à gauche. Et son élan authentiquement hypercentral perdrait de son authenticité dans ce discret pas de côté vers la gauche.

Pis encore, une absence de consignes autoriserait certains membres (anciens Verts, par exemple) à s’affranchir de la neutralité d’un chef de troupe en quête d’unité dans ses rangs.

Alors, François Bayrou va devoir choisir. Et clarifier les conditions de ce choix. L’amorce d’un centre gauche ou la continuation du « ninisme » ?

http://medias.lefigaro.fr/photos/20070607.FIG000000355_22583_1.jpg

Il y a un côté néronien chez François Fillon. Une tentation mal contenue de faire de la victoire de la droite le lieu d’une démonétisation radicale de la gauche.

Le tsunami sarkozyste a tout emporté. La France émotive boit les paroles de l’homme de la rupture. La gauche est en lambeaux, bredouillant une encyclique autour de la dépouille de ses archaïsmes, gauche inaudible, cachant ses failles derrière le discours ségolisé de l’enthousiasme grégaire, une boyscoutisation d’un lexique fragilisé qui, en l’état actuel, s’apparente au discours d’un entraîneur à une équipe dont il sait qu’elle va se prendre une rouste sur le terrain des réalités.

Mais François Fillon s’en fout, il mitraille le corps du mort avec la gourmandise d’un serial killer, comme si le sang versé au soir du 6 mai ne lui suffisait pas. Alors que Sarkozy débauche les tauliers de la pensée moderne de gauche, alors que son président, avec habileté, récupère l’ingéniosité d’une pensée de gauche empêchée de gambader à l’air libre par la maladie de Solferino, Fillon pratique la torture sans anesthésie.

Ce serait de bonne guerre si le malade PS était en cours de rémission. Mais ce n’est pas le cas. Le rendez-vous chez le spécialiste de la revascularisation du discours est prévu pour l’après législatives. Il faut donc inviter Fillon au calme, à la sérénité. L’inviter à se détourner du gore politique.

La gauche est en miettes et un bon tartare au saumon tient à la qualité de son hachement. Les bons hachoirs ne doivent pas être mis entre toutes les mains. M.Fillon, calmez-vous, vous avez réussi à écrabouiller le socialo-chiraquisme que vous abhorrez. Gardez vos énergies intactes pour relever le défi de l’avenir de la France. Et profitez d’un bon week-end avec votre épouse galloise, dont les mots exhalent une douceur élégante.

Les petits Néron sont toujours les plus dangereux : ils veulent imiter le maître sans en posséder la cruauté. Revenez à ce que vous étiez : un homme de bon sens, structuré autour d’un gaullisme de réenchantement.