Tel Galilée, François Bayrou considère que la vie politique française est naturellement vouée à tourner autour du centre qu’il incarne. Il se considère comme visionnaire. Comme tous les fous géniaux, il suscite réserves, critiques, abominations.
Ségolène Royal continue de croire que le vrai déploiement du centre se fera lorsqu’il se sera légèrement déporté vers la gauche moderne qu’elle entend promouvoir. Nicolas Sarkozy, lui, a tiré un trait sur le troisième homme : il veut sa disparition.
Le Modem est un point de convergence. Donc un lieu de cacophonie naturel. François Bayrou ne peut le dire de cette façon mais cette polyphonie ne le gêne en rien. Il aime voir les ex-Verts gambader avec Ségolène Royal. Il n’en voudra pas à un ex-UDF-d’avant d’inviter « ses » électeurs à voter pour un UMP bien charpenté. Et recourent au langage des signes pour signifier son état d’esprit du moment.
La clairvoyance d’une Marielle de Sarnez éclaire lumineusement un joli tango politique : pas de consigne politique mais l’affirmation d’un désir de pluralisme dans la future assemblée.
Sur le propre secteur de François Bayrou, le candidat UMP se retire, ce qui montre que la fatwa édictée par le grand manitou UMP est diversement appréciée sur le terrain. Bref, je le dis et je le répète, François Bayrou n’a qu’un seul et unique horizon dans la mire : Lui et 2012.
Autre intelligence de situation : il considère que l’électorat n’est pas un cheptel que l’on guide à travers les pâturages les plus fournis selon les soubresauts calendaires. Il le responsabilise, ne veut exercer sur lui aucune forme d’OPA. Le temps des magistères est fini. Ni Dieu, ni maître, ni gauche, ni droite : le Modem cherche à coloniser le centre.
Et si la gauche ne se refonde pas rapidement, François Bayrou sera au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012, porté à la fois par les classes moyennes excédées par le discours involutif du PS et sa bonne image en construction dans les cités populaires de l’hexagone.
Une question se pose donc et je suis sûr qu’elle a traversé votre esprit : et si Ségolène Royal rejoignait le Modem ?
Bravo pour votre blog Stéphane, c’est tout bon, très « pro » ! Longue vie à l’événement du je dis !
Greg Dixit