Le 6 mai au soir, lors de son premier discours de vainqueur de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a exhorté les pays méditerranéens de l’Europe à s’unir pour donner une impulsion nouvelle à la construction euroméditerranéenne. Pour Nicolas Sarkozy, il est temps de sortir de l’enlisement du processus de Barcelone. Initié pour dynamiser l’espace économique entre les deux rives, ce processus a déçu les attentes des pays du Sud.
Récemment, de passage à l’Elysée, Romano Prodi, président du Conseil italien, a convenu avec son homologue français de se pencher sur ce projet d’union de la Méditerranée. Avec un enthousiasme communicatif : « Nous allons proposer aux sept pays dits euroméditerranéens de donner vraiment une signification au niveau opérationnel à la politique de la Méditerranée, qui est prioritaire dans notre action commune ». Outre la France et l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal, Chypre et Malte devront prochainement se prononcer sur cette convergence franco-italienne.
On peut espérer qu’une telle ambition confère à la région Paca et à ses villes phares (Marseille, Toulon, Nice) une place essentielle dans la mise en œuvre de ce projet. Les collectivités territoriales et les communes ont déjà pris l’habitude de travailler avec leurs homologues de l’autre rive. Et leurs efforts seront décuplés par l’affirmation, au sein de l’Union européenne, d’une primauté euroméditerranéenne.
Obsédée par l’intégration des pays de l’ex-bloc soviétique, l’Europe a délibérément penché vers l’Est ces dernières années. Il est grand temps de changer le centre de gravité de l’Europe. Entre les deux rives, les liaisons, inscrites dans la durée, sont marquées du sceau de la confiance. A un moment où les entreprises de Paca expriment leurs réticences sur l’eldorado chinois, où l’hyperactivité économique de la Chine se traduit par une balance du commerce extérieure très netttement favorable à cette dernière, les attentes respectives du sud de l’Europe, du Maghreb, du Proche et du Moyen Orient sont en mesure de satisfaire les acteurs économiques des pays concernés.
Au-delà de l’ouverture économique, cette nouvelle dynamique euro-méditerranéenne aurait pour effet d’inviter les pays du sud en conflit à s’emparer de la perspective concrète de lendemains meilleurs.
D’ores et déjà, les édiles locaux doivent construire les fondations d’une région Paca capitale d’une Euroméditerranée renouvelée, inscrite dans une évidente cohérence géostratégique. La région Paca a tout à gagner du déplacement de l’épicentre de l’Europe vers le Sud.
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